Focus marché

Gestion sous mandat : perspectives 2018

Le 31/01/2018
Retrouvez les "perspectives 2018 de BPE", extrait des rapports de gestion rédigés par Frédéric Montagne, Directeur de la Gestion Privée.

 1. Environnement économique et financier

L’environnement économique mondial devrait continuer à être favorable au cours de l’année 2018 sur fond de synchronisation des cycles économiques à travers le monde. Peu d’éléments nous paraissent pouvoir remettre en question cette dynamique macroéconomique, du moins sur le premier semestre.

Aux Etats-Unis, l’économie poursuit son chemin de croissance, malgré une étonnante longévité du cycle. En Chine, le dernier congrès du parti communiste a consolidé le pouvoir des autorités et entériné le rééquilibrage de la politique économique, à travers un processus  très progressif de libéralisation et d’ouverture, de réformes de structure et de désendettement. Ces actions militent toujours pour un atterrissage en douceur de l’économie chinoise, sans que cela n’entraîne de perturbations significatives sur les autres marchés émergents. En zone euro, l’élargissement de la reprise à tous les pays et à toutes les composantes du PIB constitue une surprise positive majeure.

Si le scénario économique s’avère toujours favorable à la prise de risque sur les marchés financiers, le pilotage des politiques monétaires devient plus délicat et compliqué à appréhender (degré et calendrier) pour les banques centrales, avec le danger croissant que des erreurs d’interprétation en découlent sur toute modification de l’environnement (excès d’optimisme, rebond de l’inflation, chute de la liquidité en cas de correction de certaines classes d’actifs).

 2. Stratégie obligataire

Ainsi, nous restons toujours prudents sur les emprunts d’Etat des pays cœur de la zone euro (dont les rendements sont soit négatifs soit pas assez rémunérateurs), puisque la remontée prévisible et graduelle des taux d’intérêt à long terme, conséquence de la sortie attendue du programme de rachat d’actifs de la BCE, pèsera inévitablement sur les cours des titres obligataires.

Nous sommes plus constructifs sur d’autres segments du marché obligataire pour lesquels le niveau de rendement actuel offre un coussin jugé suffisant. Les emprunts d’Etat périphériques figurent encore dans cette catégorie en raison de l’amélioration de leurs fondamentaux, avec pour témoin le rehaussement en cours des notations souveraines de ces pays. Les obligations indexées sur l’inflation, qui se valoriseront si nos attentes d’une reprise progressive de l’inflation sous-jacente devenaient un scénario partagé, et les obligations privées, via des supports flexibles couverts contre le risque de taux, offrent également un intérêt. Le positionnement sur ces différents supports est bien entendu à nuancer en fonction de l’évolution de leurs « spreads » respectifs.

Malgré le coût croissant de la couverture de risque de change, les emprunts d’Etat  américains de maturité longue constituent encore un placement alternatif aux obligations souveraines de la zone euro, en raison d’un différentiel de rémunération toujours positif et de leur aspect stratégique en tant que valeur refuge (qualité appréciable en cas de scénario économique ou politique défavorable).

 3. Stratégie actions

Tant que les tensions sur les taux sans risque demeureront relativement contenues, il convient de garder une vue positive sur les marchés actions, en raison d’un momentum économique qui restera bien orienté en 2018 et d’une visibilité très convenable sur la poursuite d’une croissance bénéficiaire robuste des entreprises, malgré une probable poursuite de la réappréciation de l’euro.

Toutefois, les niveaux de valorisation actuels intègrent une perception consensuelle déjà très optimiste de l’environnement économique et du maintien après 2018 d’une croissance des principales économies au-delà de leur potentiel. Il convient ainsi de se préparer à faire face à une remontée de la volatilité, au fur et à mesure de l’inversion progressive des orientations des politiques monétaires. Dans le contexte actuel, des pics de volatilité, accompagnés d’une pénurie de liquidités (réelle ou supposée), présenteront des opportunités pour initier ou pour renforcer certaines positions.

Au regard des risques relatifs encourus, il convient de modérer, à l’inverse de l’année dernière, nos paris géographiques, même si nous sommes toujours enclins à privilégier davantage les actions européennes et japonaises, qui combinent des perspectives de croissance bénéficiaire élevée et de meilleure qualité, alors que la valorisation des actions américaines, portée par les rachats d’actions, laisse peu de place à la déception. Les actions émergentes sont à regarder de manière plus tactique, car elles tendent à moins bien se comporter dans un environnement plus reflationniste ou de remontée des taux d’intérêt.

Mais au-delà des zones géographiques, les choix entre les secteurs et les styles d’investissement seront probablement discriminants en 2018.

 

 

Article rédigé par Frédéric Montagne, Directeur de la Gestion Privée de BPE